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ADVHANDTURE

Le projet ADVHANDTURE est un projet financé par le Conseil Européen de la Recherche (CER/ERC), programme Horizon Europe.

ADVHANDTURE

Contact : Maud Marchal / maud.marchal@irisa.fr

Thématiques : Informatique, robotique, haptique
Laboratoire : IRISA
Financeur(s) : Commission Européenne, Programme Horizon Europe
Appel à projet : ERC-2022-COG
Projet mono-bénéficiaire
Lauréate de la bourse ERC : Maud MARCHAL
Budget INSA Rennes : 1 999 750.00€
Durée : 60 mois à compter du 1er octobre 2023

Descriptif scientifique du projet

Tenir une tasse de café chaud tout en remuant le sucre avec une cuillère, réparer un trou dans notre tee-shirt préféré en cousant deux morceaux de tissu doux, explorer le siège sport et le volant en cuir d'une voiture de course : la variété des stimuli haptiques dans notre vie quotidienne est immense. Les sensations combinées liées à la géométrie et aux propriétés physiques des objets, à la texture des surfaces, à la température ou à la rigidité sont fondamentales pour manipuler des objets ou explorer notre environnement.
Ces dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés dans le domaine des technologies haptiques afin de fournir diverses sensations tactiles en réalité virtuelle grâce à des interfaces haptiques innovantes que les utilisateurs peuvent porter sur tout le corps.

Cependant, malgré ces avancées, les systèmes immersifs sont aujourd'hui encore confrontés à un manque fondamental de retour tactile riche capable de transmettre des sensations convaincantes. ADVHANDTURE vise à introduire une approche computationnelle originale pour gérer le retour tactile multimodal dans les environnements immersifs à travers la conception de modèles dédiés à l'haptique tactile immersive. La main - par son rôle fondamental dans le sens du toucher - sera au coeur de l'aventure à travers l'exploration tactile des environnements immersifs.

Maud MARCHAL, Professeure à l'INSA Rennes et membre de l'IRISA, parle de son projet

Sources : site internet de l'INS2I

Voir, entendre et bientôt toucher les environnements virtuels. Pour franchir ce nouveau cap, Maud Marchal conçoit des algorithmes visant à enrichir les retours haptiques lorsque nous interagissons avec des environnements virtuels ou augmentés. Dans le cadre de sa bourse ERC Consolidator, la professeure des universités à l’INSA Rennes et chercheuse à l'Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA - CNRS/Université de Rennes) souhaite comprendre comment combiner différents stimuli et déterminer la meilleure réponse haptique à envoyer à l’utilisateur afin d’accroître la qualité de son expérience en réalité virtuelle.

Depuis une trentaine d’années, les interactions avec les environnements virtuels ont favorisé la stimulation visuelle et auditive des utilisateurs. Le sens du toucher a été plus rarement associé, se limitant à une utilisation dans des applications spécifiques. En effet, contrairement à la vue et à l’ouïe, le toucher ne repose pas sur un seul organe. Il s’appuie d’une part sur nos muscles et nos articulations qui apportent la sensation kinesthésique majoritairement utilisée dans les dispositifs de retour de force, et d’autre part sur les récepteurs présents sous notre peau générant la sensation tactile. Les multiples possibilités pour stimuler le retour tactile font qu’il est complexe à mettre en œuvre dans notre interaction avec des environnements virtuels, avec un besoin d’interfaces dédiées à chaque type de stimuli.

Ces dernières années, l’avènement de la réalité virtuelle grand public et l’émergence d’interfaces haptiques portables avec la démocratisation de l’impression 3D ont rebattu les cartes en faveur du retour tactile. Et s’il était possible de développer de nouvelles interfaces stimulant de multiples sensations tactiles en même temps ? C’est une des questions au cœur des travaux de Maud Marchal, professeure d’informatique à l'INSA Rennes. La chercheuse crée des modèles, des algorithmes et les interfaces associées, afin d’enrichir les capacités sensorielles des personnes qui interagissent avec des mondes virtuels ou augmentés.

Mes travaux visent à concevoir des algorithmes permettant d’enrichir les retours sensoriels des personnes qui interagissent avec des mondes virtuels.

« Comprendre quelles parties du corps stimuler pour apporter des sensations aux utilisateurs est une question particulièrement complexe en termes de perception humaine et de technologie », explique la chercheuse. Ainsi, la perception du corps humain dans un monde virtuel diffère de celle dans le monde réel. Si bien qu’il est nécessaire de développer de nouvelles connaissances en physiologie humaine et en neurosciences adaptées à ces nouveaux environnements. « Nous arrivons à stimuler le corps de plein de façons différentes avec des vibrations, des changements de température, des frottements, etc. Toutefois, nous devons déterminer s’il est possible de combiner différents stimuli, présente la chercheuse. Et auquel cas : où, quand et comment transmettre ce retour à l’utilisateur ? ». Pour répondre à ces questions, son ERC Consolidator ADVHANDTURE se consacrera à la conception de nouveaux modèles et paradigmes d’interaction permettant de combiner plusieurs stimuli haptiques.

Dans mon projet ERC ADVHANDTURE, je m’intéresse en particulier à la main du fait de son rôle central dans notre interaction haptique avec notre environnement.

Un des défis majeurs est de concevoir des expériences multisensorielles dans les environnements immersifs. Pour maintenir l’immersion, les algorithmes développés devront être à même de synchroniser les différents sens mis en éveil en apportant des stimuli haptiques en temps réel. « Amener un ressenti tactile adapté à une situation virtuelle demande davantage de temps de calcul que pour les autres sens. Cela signifie que nos algorithmes devront être performants dans la transmission haptique sans être trop complexes au risque d’avoir un retour désynchronisé des autres sens », explique la chercheuse.

Afin de concevoir les nouveaux modèles de retour haptique, des expériences seront réalisées auprès d’utilisateurs en amont pour mieux comprendre la perception de plusieurs stimuli haptiques combinés en réalité virtuelle, mais aussi en bout de chaîne afin de tester les algorithmes créés. À terme, ces travaux auront des retombées en santé, notamment dans le cadre de programmes de rééducation à la mobilité. Ils serviront également au prototypage virtuel dans l’industrie ou à l’apprentissage des gestes au sein d’une chaîne de production.


Sources : https://www.ins2i.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/un-projet-erc-pour-enrichir-linteraction-tactile-avec-les-mondes-virtuels

Au sein du pilier 1 « Science d'excellence », le programme du Conseil Européen de la Recherche est ouvert à toutes les disciplines, il s'agit de  projets de rupture visant à repousser les frontières de la connaissance  et à promouvoir l'excellence scientifique".

Ces bourses doivent permettre à des scientifiques en début de carrière de constituer (StG) ou de renforcer (CoG) leur équipe de recherche autour de projets sur des sujets ambitieux et risqués, répondant à des enjeux ou verrous scientifiques innovants, encore non traités jusqu'ici.

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